En France, nous célèbrerons la fête du Saint Sacrement dimanche 2 juin. Retour sur cette fête et le mystère de la présence réelle du Seigneur dans le sacrement de l’Eucharistie.
Dimanche 2 juin, nous célébrerons la Fête du Saint Sacrement, aussi appelée la Fête-Dieu, c’est-à-dire du mystère de la présence réelle du Christ dans le sacrement de l’Eucharistie, le Saint Sacrement. À cet effet, des processions sont traditionnellement prévues par les paroisses le dimanche du Corpus Christi dans les rues de France.
Dieu s’est fait homme pour nous sauver. Il n’est pas seulement mort sur la Croix, Il a aussi fait en sorte de rester avec nous nuit et jour dans les tabernacles de nos églises. Et cela, pour recevoir notre adoration et pour se donner à nous en nourriture. Saint Thomas d’Aquin, le prédicateur par excellence du mystère eucharistique, a écrit que si, à Bethléem et au Calvaire, le Christ a occulté aux hommes sa divinité, dans l’hostie consacrée, il cache aujourd’hui son humanité. Ce grand théologien, Père de l’Église, a aussi décrit les fruits salutaires que nous offre le Christ dans le Saint Sacrement :
1/ Nourriture de l’âme, le pain consacré soutient la vie spirituelle des chrétiens et la vivifie de façon surprenante.
2/ Nous sommes unis au Seigneur qui nous a tant aimés qu’Il s’est fait nourriture. Nous sommes alors en union physique et permanente avec Lui. Dans la communion, nous nous unissons à Sa personne de façon à pouvoir dire « il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. »
3/ L’Eucharistie nous communique la vie même de Dieu. De cette communion mystérieuse, il nous fait réellement participer à sa vie divine pour nous sanctifier. Car en se faisant homme, le Verbe du Père a communiqué aux hommes, à la sainte humanité, la vie divine.
4/ Avec l’Eucharistie, nous recevons le don de l’immortalité. En nous unissant au Christ par la communion, le Seigneur met en nous le germe de la vie éternelle, gage de la résurrection glorieuse qui conduit à l’éternité.
Lors de la dernière Cène, le Jeudi Saint, quand le Christ a lavé les pieds de ses disciples, il nous a aussi laissé un commandement nouveau « aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. » (Jean 13, 34) Mais ceci n’est possible que si nous restons unis à Lui. C’est pourquoi le Seigneur a décidé de rester avec nous dans l’Eucharistie pour que nous aussi nous puissions rester en Lui.
Ainsi, quand nous recevons son Corps et son Sang, Son amour nous est donné. Le Saint Sacrement nous rend alors capables de communiquer cet amour aux autres, afin de ne pas vivre seuls pour nous-mêmes. La rencontre avec le Seigneur dans l’Eucharistie est aussi la source qui renouvelle notre engagement à la charité. Parce qu’aimer Dieu et aimer son prochain sont deux choses inséparables.
La grande fête du Saint Sacrement n’est pas seulement une occasion pour L’adorer et Le recevoir. Cette fête est aussi l’occasion pour nous de penser à comment répondre à l’amour que Dieu nous porte. Nous pouvons tout d’abord réfléchir si oui ou non nous sommes des personnes justes, car la justice est inséparable de la charité, elle lui est intrinsèque. Aussi, nous pouvons penser jusqu’où nous allons dans la reconnaissance, la communion, le pardon. La fête du Saint Sacrement est une belle occasion de rendre grâce au Seigneur pour tant de générosité dans les moments difficiles, pour les personnes qui vivent selon la Parole du Christ et nous font partager Son Amour. Prions donc pour que notre foi dans l’Eucharistie se convertisse en amour, en charité, soutenue et bénie par le Seigneur.
Ramon del Hoyo Lopez, évêque de Jaén en Espagne pour Aleteia.org